Maniwaki, le 22 septembre 2011 - Dans un salle de la Cité étudiante, 26 blouses blanches remplissent la classe. Ce sont les premiers élèves de la nouvelle formation proposée par le CFP Vallée-de-la-Gatineau (CFPVG): DEP "Assistance à la personne en établissement de santé", anciennement appelé "préposé aux bénéficiaires." Deux semaines après leur rentrée, ils ont reçu la visite, mercredi 14 septembre, des partenaires à l'origine de ce projet.

C'est une première à Maniwaki. Il aura fallu un an de travail au CFPVG et à la Commission scolaire des Hauts-Bois-de-l'Outaouais (CSHBO) pour mettre en place cette formation. La première cohorte réunit des personnes âgées de 17 à 50 ans, dont deux hommes qui aimeraient bien attirer d'autres confrères masculins. Parmi ces élèves, des jeunes qui vont apprendre leur premier métier mais aussi des gens voulant changer de carrière.

Le DEP s'étale sur 750 heures, six mois de cours avec des stages. Trois classes de la Cité étudiante ont été aménagées: l'une pour les cours théoriques; la deuxième est une salle d'eau avec trois bains, deux toilettes et des lavabos; la troisième est un laboratoire avec douze lits, des chaises roulantes et orthopédiques, comme dans un hôpital.

Les élèves vont apprendre à s'occuper des patients, en servant eux-même de cobayes. Il s'agit de les aider à manger, changer leurs vêtements, les laver, etc. Deux enseignantes les encadrent: Danielle Dénommé et Marielle Lasalle, qui seront bientôt rejointes par une technicienne pour prêter main-forte dans le laboratoire.

Garder les gens en région

Jusqu'ici, pour suivre cette formation il fallait aller à Mont-Laurier ou Gatineau. Certains élèves faisaient la route tous les jours, d'autres déménageaient et décidaient parfois d'y rester. Chaque année, 5 à 10 personnes partaient pour ces deux villes, privant la région de ces futurs travailleurs alors qu'elle est déjà affectée par l'exode des jeunes. Pourtant, il y a des perspectives d'emploi dans la Vallée-de-la-Gatineau: le Centre de santé et de services sociaux de la Vallée-de-la-Gatineau (CSSSVG) engage une dizaine de personnes par an.

"Notre but est donc de garder les gens dans la région, martèle Serge Lacourcière. Qu'ils aient une formation de qualité et puissent vivre ici. Pour la première année, c'est mission accomplie. Nos élèves souhaitaient cette formation depuis longtemps alors ils sont très motivés."

Partenaires

Plusieurs partenaires ont uni leurs forces et travaillé main dans la main pour obtenir ce DEP à Maniwaki: la CSHBO; le Centre local d'emploi, qui aide financièrement plusieurs élèves, notamment pour les frais de transport; le CFP Vision-Avenir de Gatineau, pour le prêt de matériel et de l'option, c'est à-dire qu'il autorise le CFPVG à enseigner ce cours; le CSSSVG, qui a donné douze lits, prêter de la literie ainsi que d'autres appareils, qui s'engage à prendre des stagiaires et à leur offrir peut-être un emploi; le Service régional de la formation professionnelle en Outaouais, qui a chapoté les ententes.

"Je tiens à remercier tous ces partenaires sans qui nous n'aurions pu monter ce projet, commente Serge Lacourcière. Un grand merci aussi au directeur de la Cité étudiante, Robert Giard. C'est un travail d'équipe. Dès que nous en avons parlé, tout le monde a embarqué."

Pour Sylvie Martin, directrice générale du CSSSVG, "cela vient répondre à un besoin de recrutement, permet de cibler tout de suite des gens que nous pourrions embaucher par la suite."

Diane Nault, présidente de la CSHBO, et Harold Sylvian, directeur général, ont souligné le travail accompli par Serge Lacourcière. "Nous innovons car nous commençons à faire des choses interministérielles, a souligné Harold Sylvain. Les partenariats donnent plus d'efficience. Cette formation va permettre de donner des soins mais aussi de créer des emplois dans notre région qui en a besoin."

Lucie Monfils, directrice du CFP Vision-Avenir, voit dans ce projet également, "une belle initiative qui permet d'augmenter le nombre d'élèves des Centres de formation professionnelle".

Cette première cohorte réunit des personnes âgées de 17 à 50 ans, dont deux hommes.

De gauche à droite: Candy Langevin, Annie Ouellette-Morrissette, Carol-Ann Beauregard, Janique Blais ,Maxyme Saumure et Madeleine Bénard-Michaud dans la salle de bain.

Carol-Ann Beauregard et Annie Ouellette-Morrissette, dans la remise où est entreposé du matériel.

Les 26 élèves avec leurs deux enseignantes: Danielle Dénommé et Marielle Lasalle